Le développeur Ethereum Virgil Griffith condamné à 5 ans de prison pour avoir conseillé la Corée du Nord sur les cryptomonnaies
Par Vanessa Flores 
Virgil Griffith, développeur Ethereum (ETH), avait été arrêté en 2019 et accusé d’avoir aidé et conseillé la Corée du Nord sur les cryptomonnaies.
Griffith a préféré plaider coupable afin d’échapper à une peine de prison qui aurait pu aller jusqu’à 20 ans de réclusion.
Il a finalement été condamné à purger 63 mois de prison après avoir plaidé coupable de complot en vue de violer le International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), a annoncé le procureur du tribunal fédéral de Manhattan Damian Williams.
Il avait été arrêté à Los Angeles après un déplacement en Corée du Nord où il s’était rendu à la conférence sur la crypto-monnaie et la blockchain de Pyongyang.
Le communiqué du ministère américain de la justice indique notamment:
Selon des documents judiciaires, Virgil Griffith, 39 ans, a commencé à formuler des plans dès 2018 pour fournir des services aux particuliers en RPDC en y développant et en finançant une infrastructure de crypto-monnaie, y compris pour exploiter la crypto-monnaie. Griffith savait que la RPDC pouvait utiliser ces services pour échapper et éviter les sanctions américaines, et pour financer son programme d’armes nucléaires et d’autres activités illicites.
Conformément à l’IEEPA et au décret exécutif 13466, il est interdit aux ressortissants américains d’exporter des biens, des services ou des technologies vers la RPDC sans une licence du Département du Trésor, Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC). En avril 2019, Griffith s’est rendu en RPDC pour assister et présenter à la « Pyongyang Blockchain and Cryptocurrency Conference » (la DPRK Cryptocurrency Conference).
Même si le Département d’État avait refusé à Griffith l’autorisation de se rendre en RPDC, Griffith a fait des présentations à la Conférence sur la crypto-monnaie de la RPDC, adaptées au public de la RPDC, sachant que cela violait les sanctions contre la RPDC. Lors de la conférence sur la crypto-monnaie de la RPDC, Griffith et ses co-conspirateurs ont fourni des instructions sur la manière dont la RPDC pourrait utiliser la technologie de la blockchain et de la crypto-monnaie pour blanchir de l’argent et échapper aux sanctions.
Les présentations de Griffith à la conférence sur la crypto-monnaie de la RPDC avaient été approuvées par les responsables de la RPDC et se concentraient, entre autres, sur la manière dont la technologie de la chaîne de blocs telle que les « contrats intelligents » pourrait être utilisée au profit de la RPDC, y compris dans les négociations sur les armes nucléaires avec les États-Unis.
Griffith et ses co-conspirateurs ont également répondu à des questions spécifiques sur les technologies de blockchain et de crypto-monnaie pour le public de la RPDC, y compris des personnes qui, selon Griffith, travaillaient pour le gouvernement nord-coréen. Après la conférence sur la crypto-monnaie de la RPDC, Griffith a poursuivi ses plans pour faciliter l’échange de crypto-monnaie entre la RPDC et la Corée du Sud, tout en sachant qu’aider à un tel échange violerait les sanctions contre la RPDC.
Griffith a également tenté de recruter d’autres citoyens américains pour se rendre en Corée du Nord et fournir des services similaires aux personnes de la RPDC et a tenté de négocier des introductions pour la RPDC auprès d’autres fournisseurs de services de crypto-monnaie et de blockchain. À aucun moment, Griffith n’a obtenu l’autorisation de l’OFAC de fournir des biens, des services ou des technologies à la RPDC.
En plus de sa peine de prison, Virgil Griffith doit également payer une amende de 100 000 dollars au gouvernement américain.
Sans connaître précisément ses motivations, on peut s’étonner de l’aide apportée par ce développeur de talent à une dictature totalitaire réputée pour pirater et voler des cryptomonnaies dans le monde entier.
Vitalik Buterin, cofondateur de la blockchain Ethereum, avait apporté son soutien lorsque le développeur avait été arrêté.
Suite à sa condamnation, Griffith a déclaré qu’il avait « appris sa leçon » et qu’il avait honte d’être en prison pour s’être rendu en Corée du Nord contre les avertissements de sa famille, de ses amis et du gouvernement américain.
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