Sam Bankman-Fried, ancien PDG de l’échange crypto FTX, est de retour en prison
Par Eric Martin 
Alors qu’il bénéficiait d’une liberté sous caution de 250 millions de dollars, Sam Bankman-Fried, ancien PDG de FTX, est de retour en prison.
Un juge fédéral a en effet considéré que SBF n’a pas respecté les règles de sa liberté sous caution, il lui est notamment reproché d’avoir harcelé le témoin Caroline Ellison, son ancienne petite amie et ex PDG d’Alameda Research.
Sam Bankman-Fried n’a en effet pas hésité à partager le journal intime de Caroline Ellison à des journalistes du New York Times qui ont publié un article révélant des informations personnelles la concernant.
Il lui est en outre reproché par le juge Kaplan d’avoir utilisé un VPN pour cacher son activité sur Internet.
En janvier dernier, il lui avait déjà été reproché de tenter d’influencer des témoins du procès qui doit se tenir en octobre prochain.
D’après la transcription de l’audience, le juge a notamment déclaré:
Juge Kaplan: « J’en viens à l’événement le plus récent, l’article du NYT du 20 juillet, Inside the Private Writings of Caroline Ellison. Ses insécurités sont décrites et sa relation personnelle avec l’accusé.
L’article n’indique pas la source des matériaux. M. Bankman-Fried a diverti le journaliste au domicile de ses parents à Palo Alto et a montré une partie des écrits privés de Mme Ellison.
Les États-Unis ont déclaré que c’était pour l’intimider, elle et d’autres. La défense dit qu’il s’agit d’un droit du premier amendement. Était-il motivé en partie par un désir d’intimider ?
La défense dit qu’il a mauvaise presse et qu’il a le droit d’essayer de réparer sa réputation. Assez juste. Mais je trouve qu’il y a une possibilité pratique qu’il était prévu de les faire reculer.
L’accusé a fait venir le journaliste chez lui et ne lui a pas donné de copies mais plutôt le voir et prendre des notes. Il y a des citations dans le NYT identiques à la langue de ces documents.
Les documents sont en partie personnels et intimes. Ils sont orientés vers la personne et non vers les affaires.
Il y a quelque chose qu’une personne qui a été en couple ne partagerait probablement pas avec qui que ce soit, sauf pour blesser et effrayer le sujet.
Au vu des preuves, ma conclusion est qu’il y a des raisons probables de croire que le défendeur a tenté de harceler des témoins au moins deux fois en vertu de l’article 1512 (b). »
Judge Kaplan: I come to the more recent event, the NYT July 20 article, Inside the Private Writings of Caroline Ellison. Her insecurities are described and her personal relationship with the defendant. The article doesn't state the source of the materials
— Inner City Press (@innercitypress) August 11, 2023
Qualifié de « plus subtil qu’un gangster« , « cet accusé essaie d’aller jusqu’au bout », a déclaré le juge durant la confrontation.
À la fin de l’audience, Sam Bankman-Fried a dû enlever sa veste, sa cravate, ses lacets, a été menotté et emmené par des agents U.S Marshals afin d’être conduit en prison dans l’attente de son procès en octobre.
Accusé d’avoir détourné des milliards de dollars des fonds des clients de l’échange crypto FTX, l’ancien PDG de FTX attendait tranquillement son procès dans une villa de luxe en Californie, il dort désormais en prison.
Un retour à la réalité salué par de nombreuses victimes de la chute de l’échange crypto qui estiment que l’ancien CEO de FTX, accusé d’avoir détourné des milliards de dollars, devrait effectivement dormir en prison et pas dans une villa de luxe en Californie.
Ses avocats ont bien sûr fait appel de la décision du juge afin de tenter de le faire libérer de nouveau sous caution.
Désormais qualifié de voleur ou de « Bernie Madoff des cryptos », SBF va devoir prochainement répondre des chefs d’accusation de fraude électronique, fraude sur valeurs mobilières, complot en vue de commettre une fraude, blanchiment d’argent, fraude aux dons politiques, il risque 115 ans de prison.
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