Les projets crypto menacés de censure par la plateforme Github et Microsoft ?

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Les projets crypto menacés de censure par la plateforme Github et Microsoft

Les projets crypto menacés de censure par la plateforme Github et Microsoft ?

La plateforme Github est la plateforme de référence où les projets crypto publient le code open source de leurs applications et technologie blockchain.
Le code open source de Bitcoin BTC lui-même s’y trouve comme tous les autres projets crypto sur le marché.

La plateforme Github a été rachetée par Microsoft comme c’est souvent le cas pour des startups qui rencontrent un certain succès, avec un gain financier important à la clé pour les fondateurs qui cèdent leur produit phare.

Hélas, Github a certainement perdu en indépendance en passant entre les mains du géant de l’informatique Microsoft et doit donc se plier à de nouvelles règles auxquelles Microsoft doit se soumettre constamment vis-à-vis de ses actionnaires ou de gouvernements.

Récemment, la plateforme Github a retiré le APK (Android Package Kit) d’une application appelée Tsunami Democràtic, un groupe protestataire qui demande l’indépendance de la Catalogne.
Une application utilisée pour organiser des manifestations politiques dans la communauté autonome de Catalogne.

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Github précise qu’elle a dû retirer ces fichiers suite à une injonction judiciaire de la part de l’Espagne.
La plateforme se justifie en indiquant que face à des requêtes émanant de gouvernements, Github et Microsoft n’ont pas d’autres choix que de s’y soumettre sous peine de voir l’accès au site Github bloqué par ces gouvernements empêchant ainsi l’ensemble des utilisateurs de pouvoir l’utiliser.

Github qui indique sur son site à ce sujet:

« De temps en temps, GitHub reçoit des demandes de gouvernements pour supprimer du contenu qui a été déclaré illégal dans leur juridiction.
Même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec ces lois, nous pouvons être amenés à bloquer le contenu si nous recevons une demande valide d’un responsable gouvernemental afin que nos utilisateurs de cette juridiction puissent continuer à avoir accès à GitHub pour collaborer et créer des logiciels. »

Github avait déjà bloqué l’accès en 2018 aux utilisateurs de certains pays comme l’Iran ou la Syrie et reçoit régulièrement des demandes de retrait de code de la part de la Russie et de la Chine, ce qui n’est pas une surprise, sauf que dans le cas présent, il s’agit de l’Espagne.

Cela pose donc des questions élémentaires en termes de liberté d’expression ou de création quand on sait que la technologie blockchain prône justement la résistance à la censure grâce à la décentralisation.
Hors, Github est en elle-même un système centralisé car dirigée par une seule entité, Microsoft.

Andreas Antonopoulos, fervent défenseur des libertés via la technologie Blockchain et évangéliste de Bitcoin, a réagi à cette censure de la part de Github:

« Il n’a fallu que quelques mois à Microsoft pour détruire la culture et l’ouverture de GitHub.
Quel dommage. »

Andreas Antonopoulos précise quand même que le protocole sous-jacent, appelé git, est décentralisé et que Microsoft ne peut pas tout faire disparaître mais la plateforme de collaboration Github est, elle, centralisée.
Ce qui permet donc à son propriétaire, Microsoft, de retirer le contenu qu’elle ne veut pas y voir.

Suite au retrait du code sur Github, l’organisation Tsunami Democràtic utilise désormais l’application de messagerie Telegram pour assurer sa liberté d’expression et éviter toute mesure de censure d’un gouvernement.
Telegram est la propriété d’un homme d’affaires Russe qui avait justement créé l’application de messagerie Telegram afin de contrer la censure qui sévit en Russie.

La censure appliquée par Github n’est pas une surprise, le fait d’être rachetée par une multinationale comme Microsoft débouche automatiquement sur des changements drastiques et des règles strictes auxquelles Github doit désormais se soumettre.
Une startup rachetée par une géant comme Microsoft ou Google mène parfois à la mort de ce qui faisait le succès du produit au départ…
Et c’est ce qu’il se passe avec Github.

La question qui se pose maintenant est quelles sont les alternatives si Github commence à censurer des projets crypto et à carrément retirer leur code de la plateforme ?

Les développeurs travaillant sur le code Bitcoin envisagent en effet de déménager le code de la cryptomonnaie la plus célèbre au monde.
Dès 2018, Wladimir van der Laan avait tweeté que le code Bitcoin devrait être déplacé en raison de l’acquisition de Github par Microsoft.
Le développeur de Bitcoin qui évoquait d’ailleurs Codeplex, une plate-forme de partage de code que Microsoft avait fermé en 2017…
Sous pression d’un gouvernement, Microsoft pourrait bien se voir un jour contrainte de retirer le code Bitcoin si elle y était obligée par une décision de justice.

Il y a donc Gitlab qui se pose en alternative à Github.
Gitlab qui est un projet open source qui permet d’héberger du code dont les auteurs peuvent garder le contrôle.
Une culture de l’open source qui correspondrait mieux aux idées que défendent les projets crypto, Bitcoin et la technologie blockchain dans son ensemble.

Certains projets crypto ont déjà déménagé leur code vers Gitlab et suite à la dernière action de censure de la part de la plateforme Github, d’autres projets crypto pourraient bien faire de même vu les critiques et les craintes que cet évènement a soulevé dans la communauté crypto.

Il y a aussi la possibilité d’héberger du code sur TOR qui peut être une solution de lutte contre la censure de l’information.
Le développeur Bitcoin Wladimir van der Laan tient d’ailleurs à jour une version du code Bitcoin sur TOR.

Voyez notre article à propos de BBC News qui a justement lancé un site accessible sur le navigateur TOR afin de contrer la censure en place dans certains pays qui bloquent l’accès à BBC News.

La censure récente de la plateforme Github est donc un sérieux avertissement aux projets crypto qui y publient leur code.
Il semble qu’à terme, Github perdra tout l’intérêt qui a fait son succès et verra ses utilisateurs partir sur une plateforme où la censure ne pourra pas menacer l’existence de leurs projets et leur liberté de créer.

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